dimanche 6 octobre 2013

"May I have your money."


Voilà qu'on décide de prendre un autobus pour franchir le "no-man's land" de 220 km qui sépare Kratie de la frontière avec le Laos. Malheureusement, les chauffeurs veulent nous charger le double du prix pour amener nos vélos, comme s'ils allaient le rentrer dans l'autobus. Arnaque! Mais ils ont le monopole alors on va ailleurs et on se trouve un autobus pour Stung Treng à 60 km de la frontière.

Alors le bus nous dépose au bord d'une route au milieu de nulle part à midi. Il fait chaud en... On nous dit : "La ville c'est par là, mais c'est inondé alors on ne peut pas vous y déposer, heureusement il y a le bus ici qui part pour le Laos à l'instant." Comme de fait, le dit bus nous charge encore plus cher que les crosseurs d'hier. On s'ostine avec le gars qui finit par nous envoyer promener et sacre son camp avec son autobus.  Nous voilà au milieu de nulle part entourés d'eau avec nos bicycles et ne sachant pas où aller. Petite panique...

45 minutes plus tard, après avoir traversé 3 rues avec de l'eau en haut des genoux donc nos bécanes toutes inondées... Nous voilà une hotel dans une ville tout plein d'eau où la vie suit son cours comme si de rien était sauf que le monde se promène en bateau dans les rues.

Après ça, les choses s'améliorent, on a gagné le Laos après avoir versé quelques petits pots de vins aux douanes comme il se doit, maudite corruption. On a finalement abouti aux 4000 îles, sur le Mékong. C'est une escale incontournable du trajet du backpacker au sud du Laos. Ambiance hippie, alcool à profusion, drogue accessible... Parfaite place pour rencontrer d'autres touristes. Le Mekong est rempli de belles îles et tout le monde se retrouve sur la même, pourquoi? Bref, pas notre meilleure escale.

Après 2 jours de bicycle, on a gagné la ville de Champasak. Coup de coeur! Bâtiments coloniaux entre montagne et Mekong. Un Wat comme à Angkor mais dans un cadre beaucoup plus impressionnant et sans les touristes. Un centre de thalassothérapie où faut dire qu'on s'est bien gâtés. Plus beau village du voyage jusqu'à maintenant.

Puis, on a décidé de se rendre plus au Nord sur une île pour aller coucher chez l'habitant. Nous voilà donc dans une famille où personne parle Anglais sauf les mots "motor boat" et "sleeping". On nous amène à la pêche au filet. Il faut lancer le net pour qu'il effectue un cercle parfait. Au tour de Marcou qui en se levant manque de nous faire chavirer. On change de place, Marcou se retrouve dans le Mekong avec de la vase en haut des genoux. Voilà qui est plus stable. On repassera pour le cercle parfait. Le soir, on déguste notre maigre récolte de poissons de 4 cm de long. Ce fût une expérience agréable, mais disons qu'avec la barrière de communication, on ne s'est pas éternisés. 

Le temps des décisions est arrivé, le temps file et nos cuisses sont fatiguées. On décide donc de prendre un bus de nuit (de deux étages remplis de lits, une expérience!!) pour traverser au nord, où on passera nos 3 dernières semaines.

À Vientiane, nous avons rejoint Kevin (un québécois qui habite au laos depuis 3 ans) pour un dîner agréable en compagnie de sa famille Laotienne. Puis nous avons passé une journée complète à COPE, un organisme qui fournit des orthèses et des services de physio et d'ergo pour les handicapées. Une grosse partie de leur travail concerne les blessés de guerre. En effet, le Laos est le pays le plus bombardé de l'histoire. De 1964 à 1973, pendant la guerre du Vietnam, les Américains ont bombardé le Laos de plus de 270 millions de bombes dont 80 millions resteraient encore sans avoir explosé. Plus d'une centaine de personnes meurt chaque année ou sont mutilés encore de nos jours, principalement des enfants qui recherchent le métal pour pouvoir le vendre, mais aussi des gens qui en cuisinant dans leur cuisine, font chauffer le sol où il y a une bombe d'enfouie et pouf... Une autre visite instructive d'un organisme bien monté qui fait bien les choses pour assurer un service par les laotiens eux-mêmes. Bravo!

De Vientiane, on a fait 3 jours de vélos dans les côtes pour atteindre Vang Vieng. La saison des pluies tire à sa fin alors c'est un ciel sans nuage qu'on doit affronter entre 9h00 et 15h30 avec un thermomètre qui atteint les 43 degrés celcius. On doit donc prendre de longues pauses le midi, ce qui limite notre capacité à faire de longues distances.

On fait quelques arrêts dodos charmants en chemin dont à un énorme lac entouré de montagnes puis dans une genre de colonie de vacances où le propriétaire laotien parle bien le français et nous a instruit sur les principes bouddhistes, la politique, l'environnement... Le tout autour d'un sanglier chassé par les habitants du village, miam...

Nos pauses du dîner sont aussi très enrichissantes. Avant-hier, des filles ne parlant pas Anglais ont décidé de nous saouler, remplissant notre verre de bière constamment pendant 2 heures avant de transformer la place en Karaoké à 1 heure de l'après-midi. Nous voilà donc un peut chaud à taper des mains au son de musique qu'on connait pas, dans un village perdu, en plein après-midi alors qu'il nous reste 35 km de vélo à faire jusqu'à notre destination.

Puis hier, pendant qu'on mangeait une grosse soupe dans une gargotte familiale, des petites filles ont décidé de pratiquer leur Anglais avec nous. Ils nous font signe de ne pas bouger et partent en vélo pour revenir 15 minutes plus tard avec un petit cahier. Fouille ensembles dans leur livre pour enfin trouver la phrase qu'ils veulent nous demander : "May I have your money please?" Ben oui, tient, prend tout mon argent et achète-toi un autre cellulaire. On l'a bien ri et eux étaient sincèrement déçues qu'on leur donne pas une grosse quantité d'argent. Le mythe du riche blanc leur est donc bien enseigné à l'école. Triste. C'est deux petites filles manquaient clairement de rien, mais bon l'appât de l'argent...

Sur une note plus joyeuse, on se trouve présentement à Vang Vieng, ville réputée pour son tubing, où on descend la rivière dans un tube pour arrêter dans des bars sur l'eau pour y faire des jeux de boissons. Malheureusement la mort de multiples backpackers en coma éthylique dans l'eau a fait en sorte que la majorité des bars a fermé ses portes. La ville change donc progressivement de clientèle pour se lancer dans les sports d'aventure. En effet, le cadre est franchement impressionnant avec des montagnes aux formes particulières et pleins de grottes. 

Pour notre part, on est un peu à l'extérieur de la ville dans une ferme organique où on a loué une maison faite de bois et de boue séchée, vu sur les montagnes et la rivière... On est pas prêt de partir d'ici.



lundi 23 septembre 2013

Il pleut bergère...


Alors on s'est rendu à Phnom Penh, " The pearl of Asia", qui mérite bien son titre avec sa jolie promenade au bord du Mékong. Il reste que ça choque de rentrer dans une ville de 2 millions d'habitants après plusieurs jours de campagnes. On a dû retarder notre arrivée dans la grande ville d'une journée à cause de manifestations du partie d'opposition qui conteste le résultat des élections d'il y a un mois. Un homme a reçu une balle dans la tête la journée avant qu'on arrive alors on s'est gardé d'aller manifester avec les locaux.

À Phnom Penh, on y va pour les musées d'art ou bien pour s'instruire sur la période des Khmers rouges. On a malheureusement pas vu les musées d'art préférant rester assis sur un banc devant le musée pendant 2 heures à se faire un film sur la vie des gens. Par contre, on est allé voir Tuol Sleng, une école primaire transformée en prison pendant les khmers rouges qui y ont gardé 20 000 personnes avant de les tuer dans les champs de la mort que nous avons aussi visités. Chaque prisonnier était photographié avant d'être torturé. Dans la prison, on trouve une photo de chacun de ses prisonniers dont des enfants de 3 ans... Au champ de la mort, des restants d'os et le très morbide killing tree où on y fracassait la tête des bébés en les tenants par les pieds. Le tout entre 1975 et 1979 où plus de 2 à 3 millions de Cambodgiens furent tués  soit le quart de la population. Le plus traumatisant dans tout ça, c'est que tous les Cambodgiens souriants qui nous entourent âgés de plus de 30 ans ont vécu cette période.

De Phnom Penh, on s'est rendu à Kampong Cham qui se trouve 125 km plus loin sur la route principal. On trouvait que la distance était trop importante alors on a décidé de prendre un raccourci le long du Mekong. Nous avons donc sauver 15 km, mais les 45 derniers km étaient dans la boue parfois jusqu'à mi-roue où il fallait marcher. Marcou a fait une glorieuse chute dans la boue et s'est donc retrouvé en cuissard et en bédaine à se laver dans une marre sous le regard amusé des Cambodgiens, qui voyaient probablement une peau si blanche pour la première fois de leur vie. Quelques larmes d'épuisement plus tard sous les encouragements des Cambodgiens qui se demandaient sincèrement ce que l'on faisait là, on a atteint la ville juste avant le coucher du soleil couvert de boue jusque dans le visage, mais bien heureux!

Le lendemain, on s'est rendu au Rana homestay, tenu par Don, un américain, et Kheang, une Cambodgienne ainsi que leurs 2 enfants. Le couple accueille des gens désireux d'en apprendre plus sur la culture locale dans le village où Kheang est née. Au programme, une visite des environs d'abord à pied, puis,à vélo où Kheang nous sert d'interprète, puis à chaque soir, ils invitent quelqu'un du village pour venir nous parler. La première soirée, c'était la mère de Kheang qui travaille au champ depuis 70 ans. Elle a donc été témoin de toute les époques de l'occupation française à aujourd'hui en passant par la période des khmers rouges.

Notre meilleur moment du séjour, la visite d'une madame qui tisse des foulards traditionnels en coton chez elle. On apprend comment tisser les foulards, mais surtout comment s'en servir. Léa a d'ailleurs un cours spécial pour apprendre comment aller aux toilettes en nature sans se montrer. Les dames corrigent même sa technique. Finalement, on parle politique, on en apprend plus sur les méthodes de corruption du parti au pouvoir, le tout en chuchotant au cas où il y aurait des oreilles indiscrètes.

Contents de notre expérience culturelle, on a pris le nord par les routes secondaires. Après avoir pris un traversier local, on s'est retrouvé sur une petite route de gravelle où nous avons fait escale dans un petit village éloigné pour boire un petit thé glacé. Alors qu'on sirotait notre breuvage au bord de la route, père Lucas, un prête italien d'une trentaine d'années qui habite dans se petit village catholique depuis 4 ans est venu nous trouver. Il nous a d'abord invité à aller donner la communion à domicile pour des femmes malades du village qui n'étaient pas en mesure de se déplacer pour la messe du matin. Puis il nous a invité à se rendre à l'Église où avait lieu une fête organisée pour célébrer la fin du camp d'été d'anglais pour les enfants du village. On arrive sur le site pour y trouver une trentaine d'enfants de 5 à 16 ans en train de danser sur de la musique techno sortant des hauts-parleurs de l'Église. On s'est joint à la danse avec le père.

On est vraiment tombé sous le charme de l'endroit et du père Lucas qui agit vraiment comme un travailleur social. On en a appris beaucoup sur la vie des campagnes, surtout sur les problèmes de violence conjugale (60% des foyers) ou d'exode des enfants vers la Korée ou la Thaïlande pour y faire plus d'argent. 3 heure plus tard, l'estomac bien plein, on est reparti sur nos bécanes le sourire aux lèvres, contents de savoir qu'il y a du monde comme le père Lucas dans la vie.

Finalement, on a gagné Kratie au bord du Mekong. À cause des pluies importantes des dernières semaines. L'eau est à son plus haut en 4 ans. Puisqu'elle est surélevée la route est la seule parcelle de terre à l'extérieur de l'eau. La vie se passe donc sur ce bout d'asphalte. Il nous faut zigzaguer entre les familles qui cuisinent, les vaches qui mangent du foins, les cochons qui font leurs trucs de cochons... Les gens partent de leurs maisons inondées jusqu'à la route en bateau, le sourire au lèvre, ils ont sûrement vus pire...





dimanche 15 septembre 2013

Train de bambou et ville flottante


Voilà 10 jours déjà qu'on est au Cambodge et on adore!

Notre première escale fût aux temples d'Angkor. Presque toutes les personnes qui ont voyagé au Cambodge nous avait dit que c'est incroyable. La place à visiter en Asie semble-t-il. On a donc fait changer nos billets d'avion pour arriver là et pouvoir l'inclure à notre itinéraire. Nos attentes étaient donc peut-être trop élevées, mais on a été franchement déçu.

Pendant 2 jours, on a parcouru les sites d'Angkor sur nos vélos et c'est effectivement très beau. Malheureusement, comme la majorité des sites touristiques, on y va, on regarde, on prend des photos (les mêmes qu'on peut trouver sur google idéalement) puis on s'en va. Nous sommes heureusement dans la saison la plus creuse pour le tourisme au Cambodge soit septembre et octobre et malgré tout, les touristes descendent en masse des autobus. Bref, on a pas trouvé l'âme d'Angkor.

Heureusement, 95 % des touristes qui vont au Cambodge visitent les temples d'Angkor, la capitale Phnom Penh puis la plage à Siannoukville. En dehors de ça, c'est la campagne Khmer. Des étendues de rizières au relief plat habitées par des Cambodgiens aux sourires vraiment sincères.

On se permet donc des journées de 100-110 km sur nos vélos où de toute la journée, on ne rencontre pas un chat qui connaisse un autre mot d'Anglais que "Hello". Du bonheur... L'arrêt pour manger est toujours intéressante. Premièrement, il faut savoir identifier un restaurant, car tout est écrit en Khmer, ce qui ressemble à du chinois. En général, c'est un paquet de table en plastique sous un auvent. Alors on s'assoit puis on dit "niam" en faisant comme si on mangeait avec nos mains. Si notre interlocuteur fait des grands signes bizarres alors ce n'est probablement pas un restaurant. Si il revient avec de la nourriture, on sait qu'on est au bon endroit. On ne sait donc jamais ce que l'on commande, car ça c'est à un autre niveau. Heureusement, des fois, il y a d'autres clients, alors on peut pointer leur assiette si ça a l'air bon. On a même fait l'achat d'un dictionnaire en phonétique pour se faire comprendre, mais oubliez ça, l'accent québécois n'est pas compris ici.

À part ça, côté vélo, l'obstacle principal, c'est le 43 degré celcius affiché par notre thermomètre avec humidité. On pense honnêtement que ce n'est pas humainement possible de transpirer plus que nous. On boit 6 litres par jour à 2 et malgré tout, on reste déshydraté. Heureusement qu'on a droit à notre orage à chaque jour pour nous rafraichir. Rouler sous la pluie, c'est trop génial, on est tout sale et on rencontre pleins d'autres Cambodgiens aussi en vélos, mais qui réussissent à rester tout propres. Mystère de la vie...

Côté visite touristique. Nous avons passé 2 jours à Battambang dont une journée pour soigner la tourista à Marcou.  Nous nous rendions à Battambang dans le but d'aller faire du kayak sur la rivière Sangker et voir les pêcheurs et prendre des cours de cuisines, ce que l'on a fait.

Aussi, en se cherchant un lift pour aller au kayak, le chauffeur de tuk-tuk nous a d'abord proposé d'aller faire un tour sur le Bamboo train. Le principe, c'est qu'il y a une voie ferrée désaffectée. Les habitants du coin ont donc décidé de la recycler pour amener des choses d'un village à l'autre. Ils ont fabriqué des plateformes de Bamboo qu'ils ont mis sur des roues de trains avec un moteur à tondeuse. Lorsque deux trains se rencontrent, celui le moins chargé est vidé sur le bord de la voie et défait en pièces détachées pour ensuite être reconstruit l'autre côté. Le tout en moins de 1 minute. Bing bang, on a survolé la voie ferrée tout brisée en se disant que notre chauffeur devait être un professionnel. Par deux fois, on a dû démantibuler notre train, quel plaisir.

Après ça, on a sillonné des villages khmers jusqu'aux cavernes de la mort. Sur une montagne au milieu des plaines, il y a un temple bouddhiste qui a jadis servi de prison pendant les khmers rouges. À côté, il y a des cavernes que Pol Pot et son clan ont utilisé à des fins douteuses. Comme nous l'a expliqué l'enfant de 10 ans qui nous a servi de guide et qui nous répétait par coeur ses phrases apprises en Anglais : "Ici, dans la première caverne de 1975 à 1979, les khmers rouges lançaient les bébés dans le fond de la grotte pour les tuer. Ensuite, dans celle-ci que vous voyez à votre gauche, on amenait les adultes jusqu'au trou que vous pouvez voir là-haut, on leur tranchait la gorge et on les tirait dans le trou où ils tombaient ici." Un gros monument en vitre au fond de la grotte, rempli de crânes et autres ossements d'humains témoigne de ses événements tragiques d'il y a à peine 30 ans. Assez traumatisant. 

Pour terminer ces 10 jours, nous sommes allés à Kampong Luong, une ville de plus de 10 000 habitants sur l'eau. En effet, le Cambodge a un énorme lac en son centre qui grandit de 4 fois pendant la saison des pluies. Donc, lorsque la saison sèche arrive, chacune des maisons flottantes de la ville sont remorquées une à une des kilomètres plus loin. Sinon, pour le reste, ça ressemble à une ville normale avec la quincaillerie, la station-service, le bar karaoke... Mais les gens circulent en bateau.

Nous avons eu l'idée d'aller coucher dans la ville en question, alors on a embarqué nos vélos sur un petit bateau et on est allé couché chez une madame  qui a un plus gros bateau que les autres donc de la place pour nous. La vie est un spectacle ici, on a passé la journée à regarder les vendeuses ambulantes qui rament avec des bateaux surchargés de fruits et légumes, de poissons, de viande, de poulets vivants, de bric à brac...

Pour ce qui est de notre hôte, disons que c'est un drôle d'endroit. Un gecko qui te chie sur l'épaule, des chiens qui nous accueillent en urinant généreusement sur nos bagages, un rat dans notre chambre le matin. La toilette : un trou avec le lac au fond, 10 000 personnes qui font leur besoin dans l'eau tous les jours et tout le monde se lave autour en se baignant dans le lac. Nous avons pas osé demander avec quelle eau ils ont fait cuire notre riz. Du point de vue sanitaire, on repassera. À côté de notre chambre, il y avait 3 tables de pool où les ados de la ville sont débarqués en soirée. Devant notre chambre, un miroir et une chaise où notre proprio s'improvisait coiffeur pour les petits monsieur du coin. Le clou du spectacle, un singe en laisse que les enfants du quartier venaient écoeurer chacun leur tour. Quand il se sentait contrarier, il se tournait la tête entre les deux jambes nous exposant ses testicules pour nous montrer c'est qui le boss. Quand on est parti, il s'est agrippé à 2 mains sur nos roues de bicycle en faisant le beau. On est presque reparti avec un troisième partenaire.







jeudi 5 septembre 2013

Yoga sur une île


C'est après une journée de 80 km de vélo que nous avons rejoint la baie de Sekotong. La journée avait bien mal commencé avec la chaîne de Marcou qui s'est cassée en 2. Après une pause mécano, nous avons fait face à un embouteillage monstre sur la route... En effet, la route principale s'est transformée en énorme marché. Ça commence par les vendeuses de fruits, puis de légumes, puis la quincaillerie (ça c'est des monsieurs qui vendent), puis le bétail. Disons que deux cyclistes blancs, ça passe difficilement inaperçu dans un marché de village. On goûte à toute sorte de truc qu'on connait pas... " Apa itu ? (Qu'est-ce?)" Malheureusement, la réponse ne nous éclaire pas plus alors on achète. Une vieille madame toute plissée, les dents rougis par le bétel prend même Marcou par le bras avec un de ses sourires. On croit qu'elle pensait sincèrement qu'il était son petit-fils. On a pédalé avec un sourire qui ne décollait pas pour le reste de la journée.
À Sekotong, nous nous sommes rendus, sur Gili Gede, une île d'environ 5 km de longueur et tout en relief. Au programme, yoga et méditation de 7h30 à 9h30 puis lecture dans un hamac ou bien snorkelling dans les îles désertes en face ou bien tournée de l'île à vélo.
3 villages de pêcheurs des plus sympathiques occupent l'île. L'ascension d'une des nombreuses petites collines de l'île permet d'avoir une vue incroyable de la mer et des îles aux alentours. Au coucher du soleil, avec le chant de la mosquée et les vaches et chèvres qui broutent paisiblement au pied de la colline, on vous garanti que le charme opère. 
Malheureusement, toute bonne chose a une fin, nous avons donc quitté la mer pour Mataram, capitale de Lombok. Les vélos dans une boîte et hop, nous voilà rendu à l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie où nous passerons la nuit avant de s'envoler pour le Cambodge.
C'est donc la fin de notre expérience indonésienne. Dommage, on commençait à se débrouiller pas mal bien avec la langue indonésienne. Faut croire, qu'on est dû pour sortir de notre zone de confort...




Lombok Timur - 28 août


Depuis Senaru au nord, nous avons suivi la côte jusqu'à Kuta Lombok, le tout en 11 jours. Notre premier escale fût à Labuhan Pandan où nous avons couché chez une Madame très sympathique, mais ne parlant pas un mot d'Anglais. Heureusement notre hôte était une cuisinière hors paire, nous y sommes donc restés 2 nuits. Nous avons profité de notre journée de congé pour aller explorer Gili Kondo, une petite île déserte aux plages de sable blanc. Nous nous sommes faits déposer sur l'île à 9 heures le matin et on devait se faire reprendre vers 14h00. L'île est minuscule, on y fait le tour en 10 minutes à pied. Toute la journée, des familles indonésiennes y débarquaient et immanquablement, nous repéraient et venaient se faire prendre en photo avec nous. 14h -15h-16h-17h avec le soleil qui commence à se coucher à l'horizon et toujours aucune nouvelle de notre bateau, que des familles indonésiennes qui prennent des photos. Alors que nous commencions à envisager passer la nuit à la belle étoile, un petit bateau de pêcheur que nous ne connaissons pas arrive finalement à l'île et nous fait signe de monter pour finalement nous amener à la côte. Notre bateau n'étant pas assez fort pour se rendre à l'île en affrontant les grands vents qui s'étaient levés pendant la journée. Drôle de séjour,sur notre île déserte.
De là nous avons continué notre chemin vers le sud. Exténués à cause de la chaleur, nous nous sommes arrêtés près d'une plage où nous avons trouvé des bungalows à louer. Les gens ne savaient pas trop comment interagir avec des touristes, car ils n'en voient jamais. Au final, nous nous y sentions pas la bienvenue. Pour ajouter à ce sentiment bizarre de ne pas être à notre place, il s'est avéré que le bâtiment derrière notre petit bungalow était un club plein à craquer de gars chauds alternant entre danse et karaoké le tout de 20h00 à 3 heures du matin.
C'est donc après cette bonne nuit de sommeil que nous sommes partis vers des contrés plus accueillantes. Arrivé dans le sud, nous avons abouti dans un petit village de pêcheur sur la péninsule au sud-est de Lombok. Là-bas nous sommes arrivés dans une famille Sasak qui ont un petit homestay. Notre hôte, Rumaji, nous a fait découvrir son petit coin de paradis encore bien préservé du tourisme de masse. Ici, tout le monde vit ensemble et mange ensemble, incluant les touristes. Tout pour se sentir comme chez soi, nous y sommes donc restés 7 jours. 
Semaine pendant laquelle notre hôte nous a trimbalé dans une fête foraine, un mariage, en snorkelling, à des plages aux eaux turquoises et au sable blanc avec personne en vue sur des kilomètres ou encore sur d'autres îles désertes. Notre coup de coeur du voyage sans aucun doute. Notre plus beau moment : 6 heures du matin, en bateau sur la mer turquoise, le soleil se lève à l'horizon en même temps que le chant de la mosquée résonne dans toute la baie, Marcou et Léa qui pagaient pendant que Rumaji sort progressivement le filet avec ses quelques poissons...
C'est avec regret que nous avons quitté ce petit paradis pour prendre la direction de Kuta Lombok, la nouvelle destination en vogue en Indonésie. Effectivement, la vue est magnifique et le surf est accessible sans être trop touristique. Malheureusement, après notre semaine chez Rumaji, le charme n'opère plus et malgré les plages de rêve, on aimerait mieux être chez nous.
Nous partons donc demain pour la baie de Sekotong, notre objectif étant de faire quelques jours de yoga sur une île pour notre dernière semaine en Indonésie.




De Bali à Lombok - 16 août


Il s'est passé pas mal de choses depuis 3 semaines... Dans un premier temps, nous avons réussi à rejoindre Amed par une route des plus accidentées, du genre que les gens avaient besoins de débarquer de leur scooter pour monter certaines côtes. C'est donc exténué que nous avons entrepris nos cours de plongées sous-marine. Nous étions jumelés à un couple de notre âge venant de la Nouvelle-Zélande, dont les parents ont un immense domaine au bord de la mer où ils ont un jardin bio, un camping... Disons que nous nous sommes super bien entendus, ce qui a rendu le cours des plus agréables. Pour ce qui est de la plongée, ça prend plusieurs plongées pour trouver ses repères, mais Amed était l'endroit parfait pour commencer et nous avons adoré. Pour notre dernière plongée, nous sommes même allés explorer une énorme épave de bateau de plus de 100 m de long, au lever du soleil, avec un paquet de poissons de toutes les couleurs et tous les formats.
Ensuite, de Amed, nous avons pris un bateau pour Gili Meno, à Lombok,  petite île dont nous pouvions faire le tour en 1 heure à pied. Au programme, une mer turquoise où nous y avons vu pleins de tortues et d'autres poissons autant en snorkelling qu'en plongée, car oui, nous avons cédé à la tentation et récidivé pour 2 autres plongées. Nous avons également rencontré par hasard notre couple de Néo-Zélandais qui nous ont accompagné dans nos quelques activités et après-midi détentes sur la plage. Une semaine à relaxer est cependant si vite passée.
Sentant nos muscles de cyclistes disparaîtrent progressivement, nous sommes finalement sortis de notre état végétatif pour rejoindre Lombok. C'est avec un peu d'appréhension que nous abordions cet île ou semble-t-il, les gens sont plus hostiles aux touristes. 70 km de vélo plus tard sur une route beaucoup moins achalandée que Bali, entre mer et rizières, où les carrioles à chevaux circulent au côté des voitures et nous sommes déjà aux anges. Pour ce qui est des gens de Lombok, en un journée de vélo, nous sommes arrêtés jaser pendant 2 heures au bord de la route avec des Indonésiens parlant 2 mots d'anglais, avant de se faire interpeller quelques heures plus tard par une bande d'adolescents qui tenaient à nous faire goutter à leur noix de coco fraîchement cueillie et finalement aboutir dans un autre village où un arrêt hydratation au dépanneur a vite fait de nous la curiosité des gens du coin... Que du bonheur.
Aujourd'hui, nous revenons d'un trek de 4 jours dans les montagnes, où nous avons monté le mont Rinjani. Extrêmement achalandé à ce temps de l'année, c'est plus de 300 personnes, majoritairement des Indonésiens, qui se réveillent à 2h30 du matin pour tenter d'arriver au sommet pour le lever du soleil dans un froid de canard. Fait cocasse, nous avons rencontré au sommet le cousin de Marcou, Pierre-Mathieu, comme quoi le monde est petit. Dans le cratère du volcan, il y a un lac émeraude au milieu duquel pousse un autre volcan plus petit, mais encore actif. C'est donc un volcan dans un volcan, ce qui crée un paysage particulièrement impressionnant.
Demain, nous repartons à vélo pour changer le mal de place, direction le sud de Lombok qui paraitrait-il, regorge de plages incroyables. Pour s'y rendre, nous longerons la côte est de Lombok, qui ne figure dans aucun guide touristique, nous vous dirons pourquoi dans nos prochains messages.







jeudi 1 août 2013

Fête de famille et coeurs heureux


Notre plan initial était de passer 3 nuits à Ubud. Finalement, nous y sommes restés une semaine. 
En effet, nous avons cherché des chambres à air de la bonne grandeur, ce qui fût un défi intéressant. Nous avons finalement déniché un "bike shop" qui nous a dit qu'il pouvait nous en commander pour dans 3 jours. 3 jours plus tard... "Je n'en ai pas trouver." Comprendre : "J'ai complètement oublié de te les commander." Il veut donc me vendre des chambres à air miniature, à peine assez grosses pour remplir des pneus de vélo de route. Après 45 minutes de simagrées, il décide de contacter d'autres magasins devant nous et 30 secondes plus tard, il avait trouver la marchandise pour demain midi et elle y était.
Pendant ce temps, nous avons fait un paquet d'activités diverses. La plus nulle étant sans aucun doute la forêt aux singes, où nous avons pu voir des singes à perte de vue, engraisser à grand coup de bananes et malgré tout affamés. En moins de 30 minutes, nous avions prit 50 photos de singes et vus 2 touristes se faire mordre en direct.
Mis à part cela, nous avons adoré Ubud, même si c'est très touristique. Nous avions la chance d'habiter dans les rizières à 15 minutes à pied du centre-ville, dans une famille beaucoup trop sympathique. Notre séjour concordait avec leur fête de famille qu'ils fêtent semble-t-il biannuellement et qui est l'équivalent d'un gros party de Noël, où un prêtre en profite pour venir bénir tout le monde et le temple familial du même coup. Nous avons donc passé une première journée en compagnie de la famille où tout le monde mettait la main à la pâte, les hommes au coupage de légumes et les femmes à la cuisson. À 30 personnes ensembles, c'était un méchant buffet où chacun nous faisait goutter quelque chose en nous expliquant sommairement ce que l'on mangeait. La deuxième journée, c'était la cérémonie durant laquelle nous avons aussi été bénis, façon hindoue. Ce qui nous a frappé, c'est que tout le monde était accueillant, pas gênés le moins du monde d'avoir 2 inconnus parmi eux.
Finalement, nous ne pouvons passé sous silence notre journée à Senang Hati (Happy Hearts), une excursion qui nous a été suggérée par 2 Français que nous avons croisés. Il s'agit d'une organisation fondée par une personne handicapée pour intégrés les gens comme elle dans la communauté, malgré le fait que les handicaps sont souvent considérés comme de la magie noire par les hindouistes.  Augusti et Wayan, le premier ayant seulement une jambe et le deuxième paraplégique, sont donc venus nous chercher en scooter avec un "side-car" pour nous amener faire un tour à des temples de la région. Le tour se terminant par une visite de leur fondation où nous avons été accueillis par une trentaine de personnes aux handicaps multiples qui vivent ensembles, certains étant mariés entre-eux, avec des enfants qui courent partout entre les béquilles et les chaises-roulantes. Si vous aviez vus leur fierté en nous faisant goutter à leur buffet, en nous montrant leurs oeuvres d'art ou même en nous montrant leurs photos de plongées sous-marine, où ils vont une fois par année, tous ensembles avec des guides spéciaux, même si aucun d'eux n'est en mesure de nager. C'est un bonheur contagieux...
Nous sommes maintenant rendus à Tirta Gangga après 2 jours de vélos à flanc de montagne dans des rizières magnifiques. Demain, nous nous rendrons à Jemeluk, où nous allons faire notre cours de plongée sous-marine pour les 4 prochains jours...